Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉNOUER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 226-227).
DENQUI  ►

DÉNOUER, v. a. Défaire un nœud. Nodum solvere, expedire. Dénouer ses souliers, sa cravate. Alexandre ne put dénouer le nœud Gordien, mais il le coupa.

Dénouer, en parlant du corps & de ses parties se prend dans un sens figuré, & signifie rendre plus agile, plus souple. Voyez ces mots. Les différens exercices auxquels on accoutume les jeunes gens, la danse, la chasse, l’escrime, la paume, &c. dénouent le corps, les membres.

☞ En parlant de la langue, c’est lui donner la facilité de parler. Expedire.

Ma langue n’attend pas que l’argent la dénoue. Boil.

☞ On le dit aussi en Morale. Dénouer le nœud de l’amitié. Nodum, vinculum amicitiæ solvere, dissolvere. Quand l’intérêt seul forme le nœud de l’amitié, les moindres chagrins le peuvent rompre, ou du moins ils le peuvent dénouer. S. Evr. Le lien conjugal parmi les Chrétiens est un nœud qu’on ne peut dénouer.

Dénouer, en parlant des pièces de Théâtre, se dit encore figurément pour démêler, débrouiller une intrigue, le nœud. Voyez Dénouement. Ce Poëte a fort bien dénoué l’intrigue de sa pièce.

☞ Ce verbe est aussi réciproque tant au propre qu’au figuré. Ce ruban se dénoue. Ce jeune homme commence à se dénouer ; il n’est plus aussi lourd, aussi pesant qu’il étoit. L’intrigue de cette pièce se dénoue fort bien, se démêle, se développe. Son esprit se dénoue, comprend, conçoit plus aisément.

☞ On dit aussi qu’un enfant se dénoue, lorsque les parties de son corps qui étoient nouées, commencent à prendre la forme, l’étendue & le jeu qu’elles doivent avoir.

Dénoué, ée. part.