Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉMETTRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 208).

DÉMETTRE, v. a. Faire sortir un os hors de sa place, le disloquer. Pedem, brachium, humerum laxare. Il l’a tiré si rudement, qu’il lui a démis le bras. Il a fait une chute, il s’est démis le pied. Ce cheval s’est démis l’épaule. Fortifiez, Seigneur, ce qui est infirme, guérissez ce qui est malade, rétablissez ce qui est démis, ou rompu. Pélisson.

Démettre, signifie aussi, dépouiller quelqu’un d’une charge, d’un emploi, d’une dignité. Aliquem munere abdicare. Un Seigneur ne peut démettre un Officier pourvu à titre onéreux, sans remboursement. On doit démettre un Officier pour forfaiture, pour concussion.

Démettre, avec le pronom personnel, signifie en général quitter un emploi, une charge, un office, particulièrement un Bénéfice. Abdicare se magistratu, munus abdicare, deponere. Dioclétien se démit volontairement de l’Empire. Ce père s’est démis de sa charge en faveur de son fils. Un tel Evêque s’est démis de son évêché. On dit aussi, se démettre d’une affaire, pour dire, s’en déporter, ne s’en plus mêler.

Démettre, C’est simplement révoquer celui qui est pourvu d’un office, en laissant subsister le titre. Supprimer, c’est anéantir jusqu’au titre.

☞ Se démettre & abdiquer ont aussi leur nuances particulières. On n’abdique que les places éminentes, & c’est toujours un acte volontaire. Voy. ce mot. On se démet de toutes sortes de places, grandes ou petites, d’un Bénéfice & c’est quelquefois un abandon forcé. On ne doit se démettre que quand il n’est plus permis de remplir ses devoirs avec honneur Voy. encore démission, résignation, renonciation, désistement.

Démis, ise. part. Il a ses significations de son verbe