Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉLIER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 195).
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DÉLIER, v. a. Oter le lien, défaire ce qui lie quelque chose. Solvere, exsolvere. Délier les pieds & les mains d’un criminel attaché à un poteau. Délier un faisceau de verges, une gerbe, un fagot.

Du Cange dérive ce mot de distigare, qu’on a dit dans la basse Latinité dans la même signification. Voy. les Acta Sanctor. Mart. T. II. p. 210. A.

Délier, terme du grand Art. Délier un corps, ou le corps, c’est le dissoudre, le pourrir, le rendre liquide, mou, fluide, coulant, de dur qu’il étoit. Solvere, dissolvere, putrefacere.

Délier, se dit figurément en choses spirituelles. Solvere. Jésus-Christ a donné pouvoir à S. Pierre & à ses successeurs de lier, ou de délier, d’absoudre, ou de refuser l’absolution. Délier d’une maladie, dans l’Evangile, signifie, la guérir. On dit de celui qui parle bien & facilement, qu’il a la langue fort déliée. Voici le jour qui rompt mon silence, & qui délie ma langue. Ablanc.

Dès que notre esprit se délie,
Tout chez nous se tourne en poison,
Le premier instant de raison ;
Est en nous, quoique l’on publie,
Le premier accès de folie. P. du Cerc.

Délié, ée, part,