Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉCÈS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 133).
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DÉCÈS. s. m. Mort. Mors, obitus. Il a fait un legs à cette Eglise pour faire prier Dieu pour lui après son décès. Il a fait faire inventaire dans les 40 jours après le décès de sa femme. On stipule plusieurs conditions dans un contrat de mariage en cas du décès de l’un des conjoints. Elle s’est mariée six semaines après le décès de son mari. Le Mait. Ce mot ne se du guère qu’en termes de Palais.

☞ Le mot trépas est poëtique, & emporte dans son idée le passage d’une vie à l’autre. Mort est du style ordinaire, & signifie précisément la cessation de vivre. Décès est d’un style plus recherché, tenant un peu de l’usage du Palais, & marque proprement le retranchement du nombre des mortels. Le second de ces mots se dit à l’égard de toutes sortes d’animaux : les deux autres ne se disent qu’à l’égard de l’homme.

☞ Les Encyclopédistes ajoutent à ces remarques de M. l’Abbé Girard, que décès & trépas ne s’emploient qu’au style simple, & que trépas qui est noble dans le style poëtique a fait trépassé qui ne s’emploie point dans le style noble.

☞ Le trépas ne présente rien de laid à l’imagination ; il peut même faire envisager quelque chose de gracieux dans l’éternité. Le décès ne fait naître que l’idée d’une peine causée par la séparation des choses auxquelles on étoit attaché. Mais la mort présente quelque chose de laid & d’affreux.

Ce mot vient de decessus, dérivé de decedere, s’en aller, se retirer.