Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CRIMÉE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 16-17).
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CRIMÉE. Crimea, Tartaria Crimea, ou Procopensis, Taurica Chersonesus. C’est la plus considérable partie de de la petite Tartarie, État d’Europe tributaire du Grand Seigneur. La Crimée est la presqu’île que les Anciens ont connue sous le nom de Chersonese Taurique, ou Scythique, ou Cimmériene, parce qu’ils appeloient les peuples qui l’occupoient Tauriques, Scythes, ou Cimmériens. Ils l’apeloient encore Chersonese Pontique, parce qu’elle s’avance sur le Pont, ou Pont-Euxin, c’est-à-dire, la Mer Noire, qui la baigne au midi & au couchant. Elle a au levant le détroit de Cassa, qui la sépare de la Circassie, & au nord la Mer de Zabache, le lac de Suco-Morzi, & un petit Isthme de demi-lieue de largeur, qui la joint au pays des Tartares Nogais. Les Tartares ont encore tiré dans cet Isthme un fossé du lac Morzi au Golfe de Nigrépoli, pour couper cet Isthime & rendre la Crimée plus inaccessible. On nomme encore ce pays Crim, Tartarie de Crim, ou Tartarie de Précop, ou Précopense, à cause d’une ville qui est dans l’Isthme, & que les Polonois appellent Précop, ou Krimski. Mais le nom le plus ordinaire en François est Crimée, comme l’a remarqué d’Herbelot, & non pas Crim. Voyez sur la Crimée les Mémoires des Missions du Levant, imprimés en 1715. où l’on écrit Crimée. Il y a dans ce livre un voyage de Crimée fait en 1702. par le Sieur Ferrand, Médecin François : il y a des choses curieuses dans cette relation.