Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COURTE-POINTE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 996).
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COURTE-POINTE ou CONTRE-POINTE, s. m. C’est une couverture de lit faite d’une étoffe double, qui est piquée point contre point : on garnit l’entre-deux des étoffes de cotton, de ouatte, ou d’autre chose semblable pour l’hiver. Celles d’été sont plus légères. Stragulum acu punctum.

Ce mot vient de contrepointe ; du latin contrà & punctum, parce qu’autrefois ces couvertures étoient piquées. On appelle encore ceux qui les font Contrepointiers. Du Cange. D’autres disent qu’il vient de culcitra puncta, qui signifie une couverture piquée ; en changeant l en r, comme il arrive souvent. C’est le sentiment des Bollandistes. Acta SS. Maii, T. VII, p. 817, où ils n’approuvent point l’étymologie de du Cange.

M. de Valois étoit du sentiment des Bollandistes ; mais il raisonne un peu différemment. Culcita, dit-il, signifioit proprement un lit de plume, & non pas une couverture ; néanmoins il n’a pas laissé de se prendre pour couverture piquée, à cause qu’on les remplit de laine ou de coton, à peu près comme les matelas. Voyez le Valesiana, p. 98 ; mais quoi qu’il en soit de l’origine de ce mot, l’usage est de dire courtepointe.