Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COURGE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 980).
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COURGE. s. f. Cucurbita longa folio molli, flore albo. Plante qui est du même genre que la calebasse ; elle n’en diffère que par la figure de son fruit qui est alongée. Voyez Calebasse. Il y en a de cultivées & de sauvages. Les courges de jardin qu’on mange sont de trois sortes, longues, rondes & plates, mais ne diffèrent que par la figure. Matthiole dit qu’on en peut changer la forme par art, en choisissant les graines : & que celles qui sont le plus près du cou font venir les longues, celles du milieu les rondes, & celles des côtés les courtes & les plates. Que si on veut avoir de grosses courges, il en faut planter la graine sens dessus dessous. ☞ Si Matthiole dit cela, l’expérience prouve le contraire. La semence de courge est une des quatre grandes semences froides.

Il y en a qu’on nomme courges d’Inde, parce qu’elles sont venues des Indes occidentales, qui se conservent toute l’année, qui sont de différente grandeur, forme & couleur, mais de même température que les nôtres. Leur feuille est semblable à celle de la vigne, leur queue & leurs sarmens gros, âpres & velus, leur fleur semblable à celle du lis, & leur graine a une amande plate. La coloquinte est une espèce de courge sauvage. Colocynthis.

Courge se prend le plus souvent pour le fruit. On mange la courge apprêtée comme le concombre.

Courge signifie aussi un bâton qu’on met sur l’épaule, aux deux bouts duquel on attache des seaux pour porter de l’eau dans les ateliers. Baculus sustinendis utrinque situlis.

Nicod croit que ce mot est corrompu de courbe, & est ainsi appelé à curvitate.

Courge, en Architecture, est une espèce de corbeau de pierre ou de fer, qui porte le faux manteau d’une ancienne cheminée, Mutulus.