Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COURANTE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 977-978).
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COURANTE. s. f. terme de Musique & de Danse. Car on appelle courante, tant l’air, que les pas qu’on fait dessus pour la danser, & même les paroles sur lesquelles on a mis un air de cette mesure. Par rapport à la Musique c’est une pièce de Musique, d’une mesure triple ou mouvement ternaire. Currens saltatio. L’air de la courante se note ordinairement en triples de blanches, avec deux reprises qu’on recommence chacune deux fois. Elle commence & finit, quand celui qui bat la mesure baisse la main ; au contraire de la sarabande, qui finit ordinairement quand il la lève.

Par rapport à la Danse, la Courante est la plus commune de toutes les danses qu’on pratique en France, qui se fait d’un temps, d’un pas, d’un balancement & d’un coupé. La courante reçoit aussi plusieurs autres pas. Autrefois on en sautoit les pas, & en ce point elle étoit différente des basses danses, & des pavanes. Il y a des courantes simples, & des courantes figurées, qui se dansent toutes à deux personnes.

Ma franchise a dansé la courante. Expression comique & burlesque ; pour dire, j’ai perdu ma franchise. Elle est de Moliere.

Courante se dit aussi bassement du flux de ventre, à cause qu’il faut courir aux nécessités. Alvi profluvium.