Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COUP

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 964-967).
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☞ COUP. s. m. Choc, mouvement plus ou moins violent d’un corps qui tombe sur un autre. Impression que fait un corps sur un autre, en le frappant, le perçant, le divisant, &c. Ictus. Coup de pié, de poing, d’épée, de pistolet. Donner un grand, un petit coup. Recevoir, détourner, parer, esquiver un coup.

Ménage dérive ce mot du latin colpus, qui se trouve dans cette signification dans la Loi Salique, qu’on prétend dériver du mot grec κόπτω, c’est-à-dire, ferio. En vieux françois on disoit, copter ou cobter ; c’est-à-dire, frapper. Du Cange après Wendendelin, dit que colpus est un diminutif de colaphus. Et colaphus se prend dans la Loi Salique, Tit. 43, pour un coup, & s’y met pour signifier les coups de fouet dont on punit un enclave coupable ; & colpus qui s’y trouve aussi, Tit. 20, s’y prend à peu près dans la même signification. Voyez le Glossaire salique de Chifflet à ces deux mots.

On dit qu’un homme va aux coups tête baissée. In plagas, in vulnera ruere ; pour dire, qu’il va aux occasions, au combat ; qu’il essuie les coups de canon & les autres dangers ; qu’il va faire le coup de pistolet, pour dire, qu’il va défier l’ennemi, qu’il va escarmoucher contre lui. Sclopeto hostem petere.

La victoire, & la nuit plus cruelle que nous,
Nous excitoient au meurtre, & confondoient nos coups. Racine.

On dit ironiquement & populairement de celui qui a été battu, qu’il a été le plus fort, car il a porté les coups ; & d’un homme qui est sur l’âge, que ses plus grands coups sont tués.

En termes de Marine & de Guerre, on dit, une salve de tant de coups de canon, pour dire, faire un salut de mer ou militaire en déchargeant l’artillerie & ses armes. Emissio. Un coup de mer, c’est le choc violent d’une lame d’eau contre le vaisseau dans un gros temps. Commoti maris fluctus major. Un coup de vent, se dit du gros vent, de la tempête. Vehementior venti flatus, tempestas. Donner un coup de gouvernail, c’est pousser avec violence le gouvernail à basbord, ou à stribord. Gubernaculi impulsus, impulsio. Avoir des coups de canon à l’eau, c’est les avoir dans la partie du vaisseau qui entre dans l’eau. Coups de canon en bois, c’est les avoir dans le corps du vaisseau qui est hors de l’eau. Coup de partence, est un coup de canon tiré sans balle, pour avertir qu’on va partir. Coup se dit aussi de la quantité de poudre qu’il faut pour charger une arme à feu. Il a quatre coups à tirer, c’est-à-dire, il a quatre fois la quantité de poudre qu’il faut pour tirer.

☞ On appelle coup de partence, le coup de canon qu’on tire quand une flote ou un vaisseau part. On tira le coup de partence à la pointe du jour.

Coup se dit aussi de la marque des coups qu’on a reçus. Plaga, vulnus. On dit qu’un homme est tout couvert de coups, percé de coups. Vulneribus confossus. Donner des coups de bâton à quelqu’un. Fustem alicui impingere. Il y a à la Chine une infinité de gens, dit le P. Le Comte, qui ne vivent que de coups de bâton, c’est-à-dire, qui, pour de l’argent prennent la place des coupables que les Mandarins condamnent à la bastonade.

On appelle coup de feu, la blessure faite par une arme à feu.

On appelle le coup de grace, celui que l’exécuteur donne aux patiens sur l’estomac pour l’empêcher de languir long-temps ; & figurément, le dernier coup qu’on porte à quelqu’un pour achever de le perdre.

On appelle un coup orbe, un coup fait par un instrument contondant, qui fait une contusion sur la chair, sans ouverture. Contusio. Un coup d’estramaçon, un grand coup qui se fait par le tranchant d’un coutelas. Vulnus, plaga. Un coup fourré, le coup réciproque que deux ennemis se portent en même-temps. Mutua vulnera.

☞ On dit figurément & familièrement, porter un coup fourré à quelqu’un, lui rendre en secret un mauvais office.

☞ On appelle coup de sang, l’épanchement subit qui se fait dans le cerveau par la rupture de quelques vaisseaux sanguins.

Coup se dit aussi d’un mouvement impétueux, tel que celui du vent. Voyez Coup, terme de Marine.

Coup de soleil. Impression violente, souvent mortelle, que fait un soleil ardent sur ceux qui y sont exposés. Un tel a eu un coup de soleil, a été frappé d’un coup de soleil. Cet accident arrive ordinairement lorsqu’il vient à sortir de dessous un nuage, & darde ses rayons sur quelque partie du corps découverte.

Coup de tonnerre, bruit qui accompagne ou qui suit une éclair. Tonitru, tonitrui fragor. On le dit aussi de l’action du tonnerre. Ictus fulminum. Il a été tué d’un coup de tonnerre. Voyez Tonnerre.

☞ On dit ironiquement & familièrement d’une personne qui divulgue tout ce qu’elle sait, qu’elle est secrette comme un coup de tonnerre, ou comme un coup de canon.

En termes de Fauconnerie, on dit que l’oiseau a pris coup, lorsqu’il s’est heurté rudement contre sa proie, ou contre quelqu’autre chose. Prædam adverso pectore impetere. Quand l’oiseau a pris coup, faites bouillir dans du vin de la sauge, de la mente, du pouliot & de la guimauve, & étuvez de ce vin avec une éponge le lieu malade, jusqu’à ce que l’oiseau sue ; puis mettez sur ce même endroit de l’encens en poudre, de la guimauve, mêlés dans du blanc d’œuf, après essuyez l’oiseau au feu, & le tenez chaudement, & faites cela deux fois le jour, jusqu’à ce que l’oiseau soit amendé.

Coup se dit aussi des opérations légères, qui se font sur un corps pour le guérir, pour le soulager de quelque incommodité. Il lui faut donner un coup de lancette ; pour dire, il le faut saigner. Un coup de bistouri, pour dire, il lui faut percer quelque apostème, couper quelques chairs. Venam, apostema, carnem incidere. Un coup de rasoir ; pour dire, il le faut raser. Radere. Un coup de peigne ; pour dire, il le faut peigner. Pectere. On dit aussi, donner un coup de corne à un cheval. Voyez Corne.

Coup se dit aussi des actions qui se réitèrent, & signifie fois. Un homme sobre ne boit que deux ou trois coups à son repas. Semel, bis, ter, &c. Ce tour est difficile à faire, à deviner, je vous le donne en dix coups. Un canon en batterie tire douze à quinze coups par heure. Passe pour le coup ; pour dire, je pardonne pour cette fois-ci. Hâc vice. ☞ On dit donner un coup d’œil sur quelque ouvrage, y jeter les yeux. Intuitus. Cette maison plaît au premier coup d’œil ; son premier aspect fait plaisir. Cet homme à le coup d’œil excellent, il connoît d’abord tout ce qu’il lui importe de savoir. On dit aussi, faire d’une pierre deux coups ; pour dire, tirer deux avantages d’une même action. Unâ atque eâdem operâ aliquid facere, ou pour rendre ce proverbe françois par un autre latin. Duos parietes de eâdem fideliâ dealbare. On dit d’une action qui ne fait ni bien ni mal ; c’est un coup dans l’eau, un coup perdu. Ictus vanus, irritus, inanis. On dit encore, donnez un coup de pié, un coup d’éperon jusques-là, pour dire, allez vîte jusqu’à un tel endroit. Propera aliquò.

Coup se dit aussi des actions qui se font promptement. Ce Capitaine a dix mille hommes prêts à s’armer au premier coup de tambour. Ad tympani sonum. Les voleurs s’amassent avec un coup de filet. Ad sibilum. Un Financier peut être ruiné d’un coup de plume. Ductu calami : On donne bien des coups de chapeau à celui qui peut faire du bien ou du mal ; c’est-à-dire, on le salue. Salutatio. Expression bourgeoise & familière. On dit d’un homme qui ne prend point de parti, qui n’est-là que pour juger des coups. Medius rerum utrinque spectator otiosus.

Coup signifie quelquefois tour subtil, adresse, promptitude à faire quelque chose. Solertia, industria, fraus, dolus, &c. Voilà un coup de fin matois, d’un chicaneur. Ce coupeur de bourses a eu bientôt fait son coup. Cet homme vous a trompé, ce sont de ses tours, de ses coups ordinaires.

Coup se dit aussi des actions, ou des entreprises hardies, des complots, ou des desseins extraordinaires, soit en bien, soit en mal. Opus, facinus, res maximi ad rerum summam momenti. La prise de la Rochelle fut un coup d’Etat. La paix de Casal fut un coup de tête, & quelques-uns ont ajouté un coup de chapeau, parce que M. Mazarin qui la fit en devint Cardinal.

Coup d’état (Un) est un coup utile au bien public. Un coup de tête, un coup d’un grand jugement. Quelquefois aussi par coup de tête, on entend une action étourdie. C’est dans ce sens qu’on dit, voilà un coup de sa tête.

Coup d’état, coup de partie, dans le sens figuré, signifie une action qui décide du succès d’une affaire.

Coup de Maître, coup d’habile homme.

Mes pareils à deux fois ne se font point connaître,
Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître.

On dit au contraire, l’action de Caton fut blâmée, parce que c’étoit un coup de désespoir. Cet homme est un traître, capable de faire un méchant coup. Malum facinus. On lui a fait manquer un beau coup.

Ha ! si pour un moment vous pouviez voir vous-même,
Pour quels coups on se sert de votre nom suprême. Campistron.

Coup, se dit encore des efforts, & des tentatives qu’on fait pour venir à bout de quelque chose. Conatus.

Ils veulent aujourd’hui qu’un même coup mortel,
Abolisse ton nom, ton temple, ton autel. Racine.

Coup d’essai, premier ouvrage d’un homme en quelque art, première épreuve qu’il fait de ce qu’il fait en cet art. Primum opus, primum artis tentamen, ou tentamentum. Artis ou doctrinæ specimen. Il faut l’excuser, s’il n’a pas si bien réussi, c’est son coup d’essai. Pour votre coup d’essai, vous avez fait un coup de maître.

Lorsque pour coup d’essai de tes nobles exploits,
On te voit entasser victoire sur victoire ;
Que par cent actions tu ternis la mémoire
Des plus grands Conquérans & des plus sages Rois. Regn. des mar.

Coup d’essai, coup de Maître, dit Voltaire dans ses remarques sur le Cid, termes familiers qu’on ne doit jamais employer dans le style tragique.

☞ Corneille a dit dans Heraclius, le bras qui fait ses lâches coups : on ne fait point des coups. On dit dans le style familier, faire un mauvais coup, mais jamais faire des coups.

☞ Corneille a fait encore un mauvais usage du même mot dans Rodogune, en disant rompre le coup. On ne rompt point un coup : on le pare, on le détourne, on l’affoiblit, on le repousse. De plus, on prononce ces mots, comme rompre le cou. Il faut éviter cette équivoque. Si l’expression, rompre un coup, est prise des jeux, comme par exemple, du jeu de dez, où l’on dit rompre le coup, quand on arrête les dez de son adversaire, cette figure alors est indigne du style noble.

Coup de Jarnac, coup mortel & imprévu. Il lui a donné un coup de Jarnac, le coup de Jarnac : ce qui se prend toujours en mauvaise part, pour un tour auquel on ne s’attend pas, qui ruine quelqu’un, ou détruit la fortune, par allusion au Duel où Jarnac tua la Châtaigneraie par un coup imprévu.

On dit figurément & familièrement, cet homme a un coup de hache ; pour dire, qu’il a un grain de folie.

Coup se dit aussi des événemens extraordinaires qui sont des effets de la Providence, de quelque cause inconnue, de la fortune, du hasard. Le succès de la bataille gagnée par Charles Martel fut un coup du ciel. Divinitus, factum est, &c. On le dit, en ce sens, de tous les événemens merveilleux qu’on ne doit pas attendre naturellement. La mort du Roi Henri II fut un grand coup de malheur. Fatali casu contigit. L’élévation & la chute de Séjan furent des coups de la fortune. Ce brave est allé exécuter une entreprise fort dangereuse, c’est un grand coup de hasard s’il en échappe. Casus. Les Grands sont bien plus exposés aux coups de la fortune que les autres. Fortunæ casibus obnoxius. Maleb.

Vous vous troublez beaucoup,
Mon cœur n’est point du tout ébranlé de ce coup. Mol.

Coup de Théâtre, en termes de Poësie dramatique, est un événement surprenant qui frappe tout d’un coup l’esprit, parce qu’on ne s’y attendoit pas. Il y en a de deux sortes, une d’action, l’autre de pensée. La première a plus de force que la seconde. On en trouve deux exemples dans Molière ; la Scène de Valere amené à Isabelle par son tuteur même, dans l’Ecole des Maris ; & dans George Dandin, l’action d’Angélique qui fait semblant de se tuer. Voyez les Observ. sur la Com. & sur le Génie de Molière de M. Riccoboni.

Coup s’emploie aussi en toutes sortes de jeux, tant pour la répétition de l’action, que pour la manière de jouer, & pour certaines rencontres qui se font dans le jeu. Il a fait au Piquet un coup de 80 points. Numerum octogesimum explevit. A la boule, il a mis un coup sur le but. Hæsit in meta. A la Paume, il a fait un coup de grille, de dedans, de tambour. Pilam in fenestram, in tympanum trusit, impulit, d’arrière-main, aversâ manu pilam ludere. Aux dés, coup de dés, tesserarum jactus. On entend par coup de dés les différentes combinaisons que les dés peuvent amener. Il a fait un beau coup de dés, il a fait un coup de râfle. Jactus veneris. Au Trictrac coup & dés, pour signifier que le coup que l’on joue pour voir qui aura le dé sert aussi de coup pour le jeu, en sorte que celui qui a le dé marque. Aux Dames, il a fait coup de deux, de trois. Scrupos, latrunculos duos unâ eâdemque operâ cepit, abstulit. On dit aussi, il a le coup sur lui ; c’est-à-dire, qu’il ne gagne que parce que c’est à lui à jouer, Vicit qui a lusu prior. Il a un coup sûr ; pour dire, il a beau jeu, un moyen de gagner infailliblement. Benè, feliciterque ludere. On dit aussi, voilà un coup de partie ; pour dire, qui donne un grand avantage, d’où dépend le gain de la partie : ce qui se dit au figuré dans toutes les affaires sérieuses, lorsqu’on a quelque préjugé pour soi, ou qu’on a des avantages, des facilités de les faire réussir. Opus, facinus, res egregii ad rem aliquam momenti. On dit aussi un coup de filet ; pour dire, le jet du filet dans l’eau pour prendre du poisson. Retium jactus. Au premier coup de filet ils prirent une infinité de gros poissons. On dit aussi figurément, voilà un bon coup de filet, quand on surprend plusieurs personnes, ou quand on réussit en quelque chose d’avantageux.

Coup carré au jeu de Trictrac, quand les nombres sont tellement placés par rapport au plein qu’on veut faire, qu’il faut amener des nombres pairs pour remplir.

Coup du Roi, terme du jeu de Billard. Il se dit lorsque la bille de l’adversaire est immédiatement au dessus d’une des blouses du milieu, & qu’on pousse la sienne contre la bande du bout, afin qu’en revenant elle la frappe par derrière, & la fasse au milieu. Coup de cul, est aussi un terme de billard : il se dit lorsque la bille du joueur frappe celle de son adversaire par derrière. Postica percussio. Coup de trois, c’est lorsque l’on manque à frapper, & que l’on se perd, ou en sautant ou en coulant dans la blouse. Coup sec, est un coup qui se fait en frappant du billard contre la bille, & le retirant aussitôt, au lieu que dans l’ordinaire on pousse sa bille, & on la conduit avec le billard. On joue à coup sec de crainte de billarder. Lorsque la bille tient du fer on est obligé de jouer à coup sec ou de bricole.

Coup se dit figurément de ces afflictions imprévues qui sont comme des traits qui nous percent le cœur. Funestus, fatalis, infelix casus. La nouvelle de la mort de sa femme fut un coup mortel pour lui. Quand ce favori apprit la nouvelle de sa disgrace, ce fut un coup de foudre qui l’abattit.

☞ On dit, dans le même sens, un coup de massue, événement imprévû, étonnant, accablant, &c. Cette nouvelle a été pour lui un coup de massue. Coup de foudre est plus noble.

Coup se dit aussi des atteintes & des blessures que causent les passions. Ictus, plaga, vulnus.

Non, mortels déplaisirs, je ne crains point vos coups. Voit.

Ah ! de quel coup me percez-vous le cœur ? Racine.

Le chagrin me dévore, & mon ame abattue,
Sans force, sans secours, cède au coup qui la tue. La Suze.

L’amour me fait sentir ses plus funestes coups. Racine.

Vos regards sont mortels, leurs coups sont redoutables. Id.

Coup se dit encore figurément des traits satyriques, ou des attaques qui se font par le discours. Petitio, ictus, maledictum. Cette femme donne toujours quelque coup de bec à sa rivale. Ce Satyrique donné toujours quelque coup de dent, quelque coup de pinceau à son ennemi.

On dit, en Morale, qu’une chose porte coup ; pour dire, qu’elle est importante, qu’elle tire à conséquence. Opus, facinus aliquod magni momenti, &c.

On dit, en Mâçonnerie, qu’un mur prend coup ; pour dire, qu’il fait ventre, qu’il n’est plus à plomb. Casum, ruinam minari.

Coup se prend aussi adverbialement. Une ville en Suisse est fondue tout-à-coup, en un moment. Repentè, subitò. Personne ne devient scélérat tout d’un coup. S. Réal. Nemo repente fuit turpissimus. Il lui vint cette année deux successions tout-d’un-coup ; c’est-à-dire, en même-temps. Eodem tempore. Tout-à-coup marque mieux que tout-d’un-coup, que la chose est arrivée brusquement ; & dans l’instant même, & qu’il y a de la surprise ; c’est pourquoi il ne faut pas les employer toujours indifféremment. Comme on ne va pas tout-d’un-coup à la corruption entière, il y eut un passage de l’honneur à l’intérêt. S. Evr. Le plus grand mal dans le renversement des grandes fortunes, c’est qu’il arrive tout-à-coup. Port-R. Souvent les malheurs sont enchaînés & arrivent coup sur coup ; c’est-à-dire, immédiatement l’un après l’autre. A ce coup il se faut réjouir ; c’est-à-dire, en cette occasion. Nunc autem. Cela ne vient qu’après coup ; pour dire, quand on n’en a plus que faire, quand on fait déjà une chose. Præposterè. Il a tiré, il a joué à coup perdu, nullum in scopum ictum dirigens ; c’est-à-dire, sans viser à aucun but certain. Il arrive à tous coups ; c’est-à-dire, fort souvent, &c. singulis momentis.

Coup. (Encore un) Façon de parler dont Racine fait souvent usage, condamnée par Voltaire comme trop familière & presque basse. La critique n’est-elle pas un peu trop rigoureuse. On s’en sert principalement lorsqu’on répète avec vivacité ce qu’on a déjà dit ; encore un coup, je vous dis que cela n’est pas vrai. Iterùm.

Coup & à Coup s’est dit autrefois adverbialement pour, à présent, en ce moment. Nunc, hoc ipso tempore.