Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COROZAÏN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 926).
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COROZAÏN qu’il faut prononcer en quatre syllabes, ne faisant point un diphtongue de aï. Corozaïn. Ancienne ville de la Galilée, dans la Terre-Sainte. C’étoit une des villes de la Décapole, sur le bord du Jourdain, à l’endroit où il entre dans le lac de Tibériade, vis-à-vis de Capharnaum. Corozaïn étoit de la demi-tribu de Manassé, établi au-delà du Jourdain. J. C. prêcha & fit beaucoup de miracles à Corozaïn. Malheur à toi, Corozaïn, malheur à roi, Betsaïde : car si les miracles qui ont été faits chez vous avoient été faits dans Tyr & dans Sidon, il y a long temps qu’elles auroient fait pénitence avec le sac & la cendre. Bouh. Matth. XI, 21. Le Port-R. écrit aussi Corozaïn, & non pas Corosaïn, comme M. Corneille. Le grec de l’Evangile l’appelle Corazin.

Drusius, sur S. Matth. XI, 21, dit que, selon quelques Auteurs, ce nom signifie hoc mysterium meum, & qu’il est composé de l’adverbe de comparaison כה, Choh, qui signifie sic, & se rend quelquefois par hoc, & de רון, mysterium meum ; mais il n’approuve pas, & avec raison, qu’on néglige le ן, nun, qui est à la fin. Il blâme encore ceux qui, comme Ortelius, mettent une m à la fin, Corozaïm, au lieu d’une n.