Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONTORSION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 859).
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Contorsion, s.f. mouvement violent, procédant d’une cause interne qui tord quelque partie du corps, & la tourne hors de sa situation naturelle. Distorsio. La colique cause de cruelles contorsions. A voir la contorsion générale de tous ses membres, ne diroit-on pas qu’il est possédé ?

Contorsion se dit aussi des grimaces & des postures extraordinaires que certaines personnes font quelquefois en parlant avec véhémence, ou quand ils sont embarrassés. Ce Prédicateur fait des contorsions.

Non je ne hais rien tant que les contorsions
De tous ces grands faiseurs de protestations.

Contorsion en Peinture se dit des attitudes outrées, quoique possibles, soit du corps, soit du visage. Le Peintre en voulant donner de l’expression à ses figures, ne leur fait faire souvent que des contorsions. Encyc.

Contorsion se dit aussi figurément. Il arrive rarement qu’un Orateur se tire d’une antithèse à plusieurs membres, sans donner quelque contorsion à la vérité, pour l’ajuster à sa figure. Port-R.

Contorsion se prend passivement pour l’état d’une chose, par exemple, d’un membre qui est de travers. Distorsio. La contorsion du cou est causée, selon M. Nuck, par le relâchement ou la paralysie d’un des muscles mastoïdes ; d’où il arrive que son antagoniste, dont les puissance n’est plus contrebalancée, se contracte avec toute sa force, & tire la tête de son côté. On ne peut, selon lui, remédier trop promptement à cette maladie ; & l’on doit dès le commencement employer des linimens capables de ramollir & de relâcher les fibres, & les appliquer non seulement sur le muscle qui est en contraction, mais principalement sur le muscle relâché & paralytique. Jour. des Sav. Dans la contorsion du cou, ce n’est pas le muscle qui est en contraction qui est proprement la partie malade, mais le muscle relâché & paralytique.