Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONSERVATION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 829).

CONSERVATION. s. f. action par laquelle une chose est conservée, l’effet qui résulte de cette action. Conservatio, salus. On doit préférer la conservation de l’honneur à celle des biens. Dès que l’un des membres est en péril, tous les autres concourent à sa conservation ; sans avoir besoin des ordres de la raison & de la volonté. P. Dan. Si l’on ne peut pas remonter jusqu’à la fondation des Etats, pour en représenter la constitution originaire, l’on ne peut contester que la conservation mutuelle n’en ait été le motif universel. Ben. Le corps sollicite sans cesse l’ame à la recherche des choses nécessaires à sa conservation. Maleb. L’attachement des hommes pour la vie les a rendus vigilans pour leur conservation, & les a appliqués à discerner les choses qui peuvent hâter ou reculer la mort. Le Cl. On doit supposer que c’est une convention tacite, que les hommes ne se sont assemblés en société que pour leur conservation commune. S. Evr.

Conservation se prend particulièrement pour l’action par laquelle Dieu conserve toutes choses. Actio conservativa, conservans. Quelques Philosophes disent que la conservation des choses n’est autre chose que la continuation de l’action par laquelle elles ont été produites. Sans la conservation tous les êtres retomberoient dans le néant. Voyez Conserver.

Conservation, terme d’Antiquaire Médailliste. Il signifie le bon état, la perfection, l’intégrité d’une médaille, que le temps n’a point usée, n’a point rongée ; dont toutes les figures, tous les traits, toute l’inscription, toutes les lettres sont bien conservées. Integritas. Les médailles du Cabinet du Roi, sont d’une conservation charmante. Une belle conservation. Il y a différens degrés de conservation, une conservation plus ou moins belle. Voilà une médaille d’une grande conservation. Celles-ce sont encore d’une assez bonne conservation.

Conservation de Lyon, juridiction établie en la ville de Lyon, pour la conservation des Foires de cette ville, & pour juger de toutes les contestations qui naissent à l’égard du Commerce ou des payemens à faire aux échéances des quatre Foires de Lyon, de tout ce qui a rapport au commerce, lettres de répi, banqueroutes, faillites, déconfitures, &c. ce Tribunal juge en dernier ressort, jusqu’à la concurrence de 500 livres, & au dessus de cette somme, les Sentences sont exécutées par provision, dans toute l’étendue du Royaume, sans qu’il soit besoin de visa ni pareatis.