Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONFIRMER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 793-794).

☞ CONFIRMER, v. a. qui a différentes acceptions. C’est en général rendre plus ferme, plus stable en employant un nouveau moyen, un renfort. Firmare, confirmare. Les miracles confirment les premiers fidèles dans la foi. Cela m’a confirmé dans mon opinion, dans mon projet.

☞ On le dit à-peu-près dans le même sens en parlant des droits, des privilèges & autres choses semblables que les Souverains ou Seigneurs continuent à ceux qui en jouissent, en leur accordant de nouvelles lettres. Le Roi a confirmé les droits, les privilèges de telle ville, de telle communauté, de telle compagnie : il les a confirmés dans leurs privilèges, &c. Il y a une nouvelle Ordonnance sur ce sujet qui confirme toutes les autres.

Confirmer, en terme de Jurisprudence, c’est déclarer ou reconnoître un acte valable : reconnoître par un acquiescement à son exécution, ou en ordonner l’exécution par un jugement. Une donation, un testament, &c. sont confirmés ou par un jugement, ou par l’acquiescement des parties. Le Juge supérieur confirme ou infirme une sentence dont est appel.

Confirmer signifie encore avoir recours à une nouvelle preuve, ou au témoignage d’autrui, pour appuyer quelque chose. C’est un renfort qu’on oppose au doute, & donc on appuie ce qu’on veut persuader. Dans cette acception, on le regarde comme synonyme d’assûrer & d’affirmer ; mais ces mots ont leurs nuances particulières. Le trop d’attention à vouloir tout confirmer, rend la conversation ennuyeuse & fatiguante. Les gens impolis veulent quelquefois confirmer par leur témoignage, ce que des personnes fort au-dessus d’eux, disent en leur présence. La bonne manière défend de rien affirmer, que lors qu’on est dans le cérémonial de la justice ; elle ordonne d’avoir soin de confirmer ce qui peut paroître extraordinaire, ou être sujet à contestation ; & elle permet dans le discours, l’air & le ton assûrant, lors qu’on s’apperçoit que les personnes à qui on parle ne sont pas au fait de ce qu’on dit, & n’en jugent que par la contenance de l’Orateur. ☞ On confirme une nouvelle qui avoit été débitée pour vraie, quand on en donne de nouvelles assûrances, des assûrances plus expresses. On confirme un fait, une proposition que l’on a avancée, en apportant de nouvelles preuves, de nouvelles autorités, de nouveaux moyens. Cette lettre confirme la nouvelle de sa mort. Il a confirmé cette vérité par des autorités tirées des Pères de l’écriture.

☞ On le dit aussi avec le pronom personnel. Se confirmer, devenir plus ferme, plus stable, plus solide. Firmari, confirmari. Sa santé se confirme de jour en jour, c’est-à-dire qu’on a tous les jours de nouvelles preuves que sa santé se rétablit de plus en plus. On nous avoit mandé telle chose de l’armée ; mais ce bruit ne se confirme pas.

Confirmer un cheval, terme de Manège. C’est achever de le dresser aux airs du manège.

Confirmer signifie aussi conférer le Sacrement de Confirmation, Sacrement qui fortifie dans la grâce reçue au Baptême. Confirmationis sacrumentum impertiri. Un tel a été confirmé par tel Evêque. Le droit de confirmer n’appartient qu’aux Evêques. Voyez Confirmation, sacrement.

☞ On dit en théologie que Dieu confirme en grace, qu’un Chrétien est confirmé en grace ; pour dire, que Dieu accorde une surabondance de grace, par le moyen de laquelle on persevère dans la justice. Les Apôtres furent confirmés en grace, quand ils eurent reçu le Saint-Esprit.

☞ CONFIRMÉ, ÉE. part. Voyez le verbe.