Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONCLAMATION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 770).
◄  CONCITOYEN
CONCLAVE  ►

CONCLAMATION. s. f. cérémonie que les Romains pratiquoient lorsqu’il mouroit quelqu’un, qui consistoit à sonner du cor ou de la trompette, pour annoncer que le malade venoit de rendre le dernier soupir. Dom Jacques Martin dit que la conclamation étoit le premier de tous les devoirs que les Romains rendoient aux morts, que l’origine de son usage remonte au de-là de la fondation de Rome, que c’est celle de toutes les cérémonies, qui a été le plus généralement & religieusement observée, puisqu’elle ne s’est éteinte qu’avec le Paganisme ; que c’étoit une cérémonie purement civile, qui ne faisoit point partie de leur religion, & que cet usage de sonner du cor ou de la trompette étoit continué pendant huit jours. Kirchmann dit qu’on appeloit à grands cris le mort par son nom avant que de brûler le cadavre, afin d’arrêter l’ame fugitive, ou pour la réveiller, si elle étoit cachée dans le corps qui n’avoit aucun signe de vie. ☞ Et pour signifier qu’il n’avoit point répondu, parce qu’il étoit décédé, on disoit conclamatum est. Et on appeloit conclamata corpora, les corps appelés ainsi à haute voix avant que de les mettre sur le bûcher.

☞ On appeloit aussi conclamation, le signal qu’on donnoit aux Soldats romains, pour plier bagage & décamper. De-là, l’expression conclamare vasa ; conclamare ad arma étoit le signal contraire de se tenir prêts à donner.