Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COMPAGNONAGE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 738-739).

COMPAGNONAGE. s. m. Ce terme est en usage dans quelques Communautés des arts & métiers, pour signifier le temps que les Apprentis sont obligés de servir les Maîtres en qualité de compagnons, avant que de pouvoir aspirer à la maîtrise.

Compagnonage. Assemblée que font entr’eux des compagnons de métier. Sodalitas. Il y avoit autrefois à Paris parmi les compagnons de chaque métier, certaines maximes exécrables & sacrilèges, qu’on appeloit vulgairement compagnonage, d’autant plus dangereuses, qu’elles étoient cachée sous le voile d’une piété apparente, & qu’on pouvoit les embrasser avec une entière assurance d’impunité, parce qu’elles étoient ignorées des Juges Ecclésiastiques ; mais ceux-ci en ayant été informés par Michel Buch, communément appelé le Bon Henri, Instituteur des Communautés des Frères Cordonniers, & Tailleurs, les condamnèrent à la sollicitation, & défendirent, sous peine d’excommunication, ces assemblées pernicieuses des Compagnons. Les Compagnons les avoient transportées dans le Temple, au Marais, comme dans un lieu exempt de la juridiction de l’Archevêque de Paris, mais ils en furent chassés par sentence du Bailli du Temple, à la requête du son Henri, qui obtint aussi une sentence d’excommunication de l’Archevêque de Toulouse contre ceux de son Diocèse, & il eut enfin la consolation de voir le Compagnonage aboli, malgré toutes les oppositions qu’il trouva dans cette entreprise. P. Hélyot, T. VIII, ch. 23.