Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COLON

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 694).
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COLON, s. m. signifie en général celui qui cultive une terre, colonus du verbe colere cultiver. Par cette raison, on appelle Colons, les peuples d’une Colonie qui défrichent, plantent & cultivent les terres. Voyez Colonie.

On le dit par extension de ceux qui cultivent des terres en quelque pays que ce soit. Dans quelques-unes de nos Provinces on manque de Colons.

Colon, (en Jurisprudence) signifie, dans quelques Provinces, Fermier, ou celui qui cultive un héritage. Le Fermier ou colon doit faire les cultures en leur temps, & selon l’usage. Domat, Loix civiles.

Colon, terme d’Anatomie. Quelques-uns écrivent Colum, selon la forme latine : Ainsi le fait toujours M. Littre dans un Mémoire qui se lit dans les Mémoires de l’Académie des Sciences, 1703, p. 90.

C’est le nom du second des gros boyaux, qu’on appelle autrement boyau culier, qui est entre le cœcum & le rectum. Il va depuis le rein droit jusqu’à la cavité du foie. De là s’attachant au fond du ventricule, & portant sur la rate, il est lié au rein gauche, d’où il descend en forme d’une S jusques au dessus de l’os sacré, & va se terminer au rectum, de sorte qu’il enferme presque tous les boyaux grêles. C’est dans ces replis que s’arrêtent & se figurent les excrémens. Pour cette raison, quelques-uns font venir ce mot de κωλύειν retarder. D’autres le tirent de κοῖλον creux, à cause de cet intestin. Suivant d’autres, ce mot vient du verbe grec κολὰζεθαι qui signifie être tourmenté, parce qu’il est souvent tourmenté de tranchées & de cruelles douleurs. C’est de lui que la colique a pris son nom.

☞ COLON, en Grammaire. Quelques Grammairiens emploient ce mot pour ce que nous appelons en fait de ponctuation, les deux points : Le mot est purement grec κωλόν & signifie membre, & par extension, membre de période : car les deux points divisent les membres des périodes.