Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CLANDESTINE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 623-624).

CLANDESTINE, s. f. ou l’herbe cachée, ou l’herbe pour la matrice. Clandestina. Plante qui croît dans les endroits humides, & qui est en partie cachée dans la terre. Sa racine est longue & traçante, spongieuse & un peu jaunâtre ; elle pousse quelques tiges, ou branches cachées presqu’entièrement dans la terre. Elles sont couvertes d’écailles placées assez près les unes des autres, épaisses, blanchâtres, & qui lui tiennent lieu de feuilles. Quelques-unes des extrémités de ces tiges, qui sortent quelques pouces hors de terre, sont chargées de fleurs en masque d’une seule pièce, découpées en deux lèvres comme dans le Lamium. Elles sont purpurines ou bleuâtres, rarement blanches, & ont peu d’odeur. Leur calice, qui est crénelé, pousse un pistil qui enfile la fleur, & qui devient, après la chûte de cette fleur, un fruit qui n’a qu’une cavité, & qui s’ouvre en deux parties avec ressort. Il renferme plusieurs semences arrondies. Cette plante a été d’abord trouvée en Espagne, près de Burgos, & on lui attribua de grandes propriétés pour les maladies des femmes, & sur-tout contre la stérilité. La clandestine croît dans plusieurs endroits du Royaume ; on en trouve auprès de Toulouse, dans les bois de Bourbon, dans le Bourbonnois. Dalechamp, Borel. Observ.