Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CITRONNIER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 614).
CITROUILLE  ►

CITRONNIER. s. m. Citrus. Arbre qui ne diffère de l’oranger que par son fruit & par ses feuilles. La racine du citronnier est branchue, ligneuse, dure comme le buis, & à peu près de la même couleur. Son tronc, qui est d’une moyenne hauteur & grosseur, s’élève comme les orangers, & donne des branches couvertes d’une écorce verdâtre, garnies de feuilles alternes, plus pointues que celles du laurier, & d’un vert-gai, d’une odeur aromatique, & approchante un peu de l’odeur aromatique, & approchante un peu de l’odeur de leur fruit vert, sans talon à leur base, ce qui les distingue dabord de l’oranger, & accompagnée à leur naissance d’un piquant verdâtre assez roide. Ses fleurs naissent vers les extrémités des branches ; elles sont plus grandes que celles de l’oranger, ramassées plusieurs ensemble par petits bouquets : chacune de ces fleurs est composée ordinairement de cinq pétales longs, étroits, charnus, blancs en dedans, purpurins en dehors, de bonne odeur, soûtenues par un calice, au milieu duquel est placé le pistil, qui est entouré de plusieurs étamines blanches à sommets jaunes : il devient, après que la fleur est passée, un fruit oblong, garni d’une chair épaisse & douce, & dont l’écorce extérieure est d’un jaune doré, âcre, amère & très-aromatique. Il est divisé extérieurement en plusieurs cellules remplies d’une substance vésiculeuse, pleine d’un suc doux dans quelques espèces, aigre dans celle qu’on emploie en Médecine. Citreum vulgare, Inst. R. herb. Malus medica, C. B. Pin.. Les semences qui se trouvent renfermées dans ces cellules, sont semblables à celles de l’oranger ; lorsqu’elles sont dépouillées de leur écorce, elles sont purgatives, & entrent dans des tablettes, qu’on nomme Tablettes de citron, tabellæ de citro. On confit la fleur de citronnier ; elle est bonne pour les estomachs délicats : l’écorce sèche du citron est recommandée dans les poudres digestives. La chair confite du citron aigre entre dans des compositions stomachiques.

On distingue le citron d’avec le limon par la grosseur du fruit & l’épaisseur de sa chair : le limon est ordinairement plus petit, plus arrondi, & a une chair mince ; d’ailleurs il est plus pâle, & a moins d’odeur que le citron. Le cédrat est une espèce de citron dont on tire une essence très-agréable. Le citron de Madère est un petit citron vert, gros comme une noix muscade ; on nous l’envoie tout confit de nos Îles d’Amérique, où il est à présent fort commun. Palladius fut le premier qui peupla l’Italie de citronniers, qu’il avoit apportés de Médie ; on en apporta ensuite d’Assyrie, d’où vient le nom de Malus Medica, ou Malus Assyria. Ferrarius, Jésuite, a écrit un Traité de la Culture des Orangers, intitulé Ferrarii Hesperides.