Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CITER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 612).
◄  CITEAUX
CITÉRIEUR  ►

CITER. v. a. Donner assignation à comparoir devant un Juge d’Eglise en matière Ecclésiastique. ☞ On le dit même quelquefois relativement aux tribunaux séculiers, comme on le verra par l’exemple d’Edouard I, tiré du P. Daniel. Mais cela est rare. Dans l’Ordre de Malte, on dit, en parlant du Grand-Maître, citer les Chevaliers à Malte ; pour dire, leur ordonner de s’y rendre. Diem dicere, vocare in jus.. Ce garçon a été cité devant l’Official en exécution d’une promesse de mariage. Cet Hérétique a été cité à Rome, au Concile général. Les Chevaliers sont cités pour se trouver au Chapitre de leur Ordre. Edouard I, Roi d’Angleterre, fut cité par ordre de Philippe IV, Roi de France, à la Cour des Pairs. La citation fut publiée par le Seigneur d’Arrablay, Sénéchal de Périgord & de Querci, & on l’afficha par son ordre & en sa présence aux portes de la ville de Libourne, qui étoit du domaine du Roi d’Angleterre ; & faute à ce Prince de comparoître, tous les domaines qu’il avoit en France furent confisqués. P. Dan.

Citer signifie aussi alléguer un passage, une autorité ; transcrire un passage dont on veut s’autoriser, ou seulement indiquer l’endroit d’un Auteur pour qu’on puisse le consulter. allegare, Autorem laudare. Un Auteur ne doit pas citer ses propres ouvrages. Voyez un peu quels gens je vous cite. La manière de citer des Jurisconsultes est un vrai grimoire.

Citer signifie aussi simplement, parler de quelqu’un ; nommer celui dont on tient une nouvelle, une histoire, un fait. &c. Loqui de aliquo, aliquem nominare. Je vous donnerai avis de tout ce qui se passera, à la charge que vous ne me citerez point.

Cité, ée. part.