Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHIROMANCE et CHIROMANCIE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 547).

CHIROMANCE, & mieux CHIROMANCIE, & dans l’un & l’autre le chi se prononce comme ki. s. f. Chiromancia, ars divinandi ex manuum inspectione. ☞ L’art de deviner la destinée, le tempérament, les inclinations de quelqu’un par l’inspection des lignes qui se trouvent dans la paume de la main. Science vaine & absurde. Taisnerus est celui qui a le mieux écrit, & plus amplement, de la Chiromance. Il y en a aussi un Traité dans Robert Flud Anglois. Artemidore a écrit aussi de la Chiromance & des augures. M. de la Chambre a aussi fait un traité sur les principes de la Chiromance. Il prétend que par l’inspection de la main on peut connoître les inclinations des hommes, parce que les parties de la main ont rapport aux parties internes de l’homme, le cœur, le foie, &c. d’où dépendent en beaucoup de choses les inclinations des hommes. A la fin de son traité il avoue que les regles & les préceptes de la Chiromance ne sont pas bien établis, que les expériences qui les soutiennent ne sont pas bien vérifiées ; il ajoute qu’il faudroit de nouvelles observations faites avec justesse & plus d’exactitude, pour donner à la Chiromance la forme & la solidité que l’art & la science demandent. Jean de Indagine a écrit de la Chiromance, son ouvrage est traduit en françois. La chiromancie est propre à amuser & à duper la populace.

Ce mot vient du grec χεὶρ (cheir), manus, & de μαντεία (manteia), divinatio.