Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHEDERLES

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 496).
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☞ CHEDERLES. Heros fabuleux, révéré par les Turcs. Ils disent que c’étoit un des Capitaines d’Alexandre, qui tua un furieux dragon auquel on avoit exposé une jeune fille, à qui il sauva la vie. Ils ajoutent qu’après avoir bu des eaux d’un fleuve, qui l’ont rendu immortel, il court le monde sur un cheval immortel comme lui, & assiste les guerriers qui l’invoquent. Ils ont dans leur Mosquée une fontaine de marbre, dont l’eau est fort claire, qui doit, disent-ils, son commencement à l’urine du cheval de Cherdeles. L’hippocrène des Poëtes fut moins grossièrement imaginée. Ils montrent fort près de là les tombeaux de son palefrenier & de son neveu, où ils disent qu’il se fait continuellement des prodiges en faveur de ceux qui les invoquent. Ils prétendent que si l’on avale une infusion de la raclure des pierres & de la terre où Cherdeles s’arrêta pendant qu’il attendoit le dragon, c’est un remède sûr contre la fièvre, le mal de tête & contre le mal des yeux. Voyez dans les histoires orientales de Possel, jusqu’où va la superstition des Turcs pour leur Chederles.