Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHARNEL

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 465).

☞ CHARNEL, ELLE. adj. Qui appartient à la chair, qui a rapport à la chair. Carnalis. On ne le dit guère que dans ces phrases. Appétit charnel. Plaisir charnel. En style de Pratique, copulation charnelle. S. François se rouloit dans la neige pendant les accès de sa convoitise, pour résister aux tentations de la volupté charnelle.

☞ CHARNEL, s’est dit autrefois pour parent, qui tient à quelqu’un par les liens du sang, de la chair.

☞ Charnel, se dit aussi par opposition à spirituel. Homme charnel, sensuel, qui est plus attaché aux choses mondaines & terrestres, ou aux plaisirs du corps, qu’à ceux de l’esprit. Voluptius, rebus quæ sensibus percipiuntur ; quæ sub sensus cadunt, serviens, deditus, voluptatibus deditus. Les hommes charnels & sensuels ne goûtent point les choses de la Religion. Les Juifs charnels n’avoient qu’un amour servile & mercenaire ; ils n’aimoient Dieu que pour la fertilité de la terre de Chanaan. Fenel. Parmi cette multitude d’hommes charnels qui remplissent l’Eglise visible, il est impossible qu’on n’y voie des exemples de tous les déréglemens des hommes. Port.-R. Le joug des cérémonies de la Loi Mosaïque contribuoit à détacher les Israëlites du culte charnel de la Loi. Cl.