Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHAMPADA

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 415).
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CHAMPADA. s. m. Arbre qui croît à Malaca. Le champada est un arbre fort grand & touffu ; ses branches sont de couleur cendrée, noueuses, & jettent une liqueur gluante & âcre comme le tithymale, lorsqu’on y fait une incision ; le fruit naît du tronc & des grosses branches. Il sort d’abord un bouton qui s’ouvre en plusieurs feuilles, entre lesquelles naît le fruit : il devient d’une grosseur fort considérable, ayant 12 à 14 pouces de long, & autant de circonférence, de la figure de nos melons ; son écorce est verte, toute divisée en petits pentagones, au milieu desquels il y a un petit point noir : le pédicule, qui est gros & ligneux, entrant dans la substance du fruit, se divise en plusieurs gros filamens, qui, traversant tout le corps du fruit, vont se rejoindre vers la pointe. Il y a plusieurs grosses châtaignes couvertes d’une pulpe blanchâtre qui tiennent toutes à ces filamens : de sorte que fendant l’écorce & une substance spongieuse qui environne toutes ces châtaignes, elles se dégagent toutes de leurs compartimens, & demeurent attachées à la queue comme les grains du raisin à la grappe : on suce cette pulpe qui est autour de la châtaigne : elle est sucrée & d’un assez bon goût, mais d’une odeur un peu forte & indigeste. Les gens du pays aiment fort ce fruit, parce qu’il échauffe & entête, mais moins que le durion. Les Châtaignes se mangent cuites dans l’eau ; mais elles ne valent pas les nôtres. Observ. Phys. &c.