Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHÂTAIGNE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 480).
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CHÂTAIGNE. s. f. Il y en a qui écrivent châteigne. Fruit d’un grand arbre qu’on appelle châtaignier, & qui est assez connu. Castanea. Ce fruit est renfermé dans trois enveloppes. L’extérieure est semblable à un hérisson, garnie de piquans. Celle du milieu est comme du cuir délié, brune & polie. La troisième est plus mince & ridée. Au-dessous on trouve la châtaigne, qui est blanche, assez dure, d’un gout agréable, & fort bonne à manger. On en fait de la bouillie en quelques endroits, & même du pain. Les châtaignes sont fort venteuses. Le menu peuple à Paris dit châtaignes boulues, pour châtaignes bouillies. On engraisse les pourceaux avec des châtaignes dans le Limousin. Les Montagnards vivent tout l’hiver de châtaignes qu’ils font sécher sur des clayes. Ce fruit est astringent, & sur-tout sa pelure du milieu.

Châtaigne de cheval, ou chevaline. Arbre qui nous a été apporté de Constantinople & de l’Île de Candie, à qui ceux du pays ont donné ce nom, parce que son fruit est semblables à nos châtaignes, & bon à guérir les chevaux poussifs lorsqu’on leur en donne à manger. On l’appelle autrement Marronier d’Inde. Hippocastanum ou castanea equina. Voyez Marronier d’Inde.

Châtaigne d’eau, est une autre sorte de plante, qui est ainsi appellée, parce que son fruit est semblable à nos châtaignes, & qu’elle croît dans l’eau. On la nomme autrement tribule aquatique. Tribulus aquaticus. Voyez Macre.