Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CERF-VOLANT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 377).
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Cerf-volant, s. m. Prononcez cer volant. Petit animal, sorte d’escarbot, ou insecte volant, ainsi appelé, parce qu’il porte des cornes dentelées semblables à celles d’un cerf. Scarabæus Lucanus ou cornutus, ou corniger. Il ne s’en sert pas pour fraper, mais pour pincer, parce qu’elles sont mobiles, &e peuvent s’approcher l’une de l’autre. Scaliger l’appelle βοῦς ξυλοφαγος, & Cardan taurus. Le mâle a des cornes, mais la femelle n’en a point. Leurs aîles sont pliées & renfermées dans une écaille comme dans une espèce d’étui, qui s’ouvre quand ces insectes veulent voler. Il a une espèce de trompe ou langue qui lui sert pour prendre sa nourriture, qui est une humidité qui découle des chênes. Swammerdam fait voir vingt-une sortes de boucs ou de chèvres volantes qui ont des cornes fort longues, branchues, semées de petites pointes ou boutons.

Il y a une espèce de cerf-volant dans la Virginie, dont le chant est si aigu & si fort, que tout le bois en retentit.

Cerf-volant est aussi un jouet d’enfans, qu’ils font avec de l’osier & du papier qu’ils attachent à une corde, & qu’ils font voler en l’air ; cet instrument est plat en ovale, un peu plus alongé par un bout que par l’autre : l’osier ne sert que de cadre pour soutenir le papier qu’on colle dessus : au bout alongé on attache une longue queue de papier, qui est quelquefois de différentes couleurs. Ludicra scarabæi Lucani in auras volantis effigies.

Cerf-volant. Terme de Tanneurs. C’est ainsi que les Tanneurs & les autres artisans qui font commerce de gros cuirs, appellent les cuirs tannés à fort fair, & dont ils ont ôté le ventre.