Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CENSAL

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 357).
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CENSAL. s. m. Est un terme de Commerce du Levant, qui signifie Courtier. Ce mot est en usage principalement en Provence & dans les Echelles du Levant. Pour la commodité des Marchands, & pour faire fleurir le négoce, il y a aujourd’hui dans Marseille 46 Censaux ou Courtiers, dont l’établissement est si ancien, que je n’ai pu trouver son origine ; car dans l’un des statuts qui furent faits l’an 1257, il est parlé du serment que font les Courtiers tous les ans le jour de la Purification dans l’Hôtel-de-Ville, entre les mains du Viguier & des Consuls. Vers le milieu du XVe siècle il y en avoit jusqu’à 70. En 1579, les Consuls les réduisirent à 30. En 1599, le nombre fut augmenté de huit, avec défenses faites à toutes personnes d’exercer la charge de Censal, à peine de faux, de 150 livres d’amende, & de punition corporelle. Aux années 1604 & 1609, on accrut ce nombre de six, & à mesure qu’on faisoit quelque augmentation, les Consuls dressoient de nouveaux Règlemens, dont les principaux articles sont insérés dans un Livre intitulé : Le Règlement du sort. Louis le Grand a érigé la charge de Censal en Office ; & depuis, les Censaux prennent des provisions du Roi. De Ruffi, Hist. de Marseille, T. II, p. 230. Quelques-uns écrivent Sensal.