Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAUSER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 334-335).
◄  CAUSE
CAUSERIE  ►

CAUSER. v. a. Etre cause, produire ou occasionner quelque effet. Creare. Les grands peuvent causer beaucoup de bien & de mal. les schismes causent un grand scandale dans l’Eglise, Son imprudence a causé tout ce désordre.

N’ayez point ces délicates craintes,
Qui d’un juste héritier peuvent… causer les plaintes.

Mol.

En style de Notaire, causer s’emploie passivement. Cette donation est causée pour récompense de ses vices.

Causer, v. n. signifie encore, s’entretenir de choses familières & peu importantes. Garrire. Il est mal séant de causer dans l’Eglise. Causer de choses indifférentes.

Ménage tient que ce mot vient de causare, dont on s’est servi dans la basse latinité, pour dire, plaider une cause ; d’où il a été étendu aux entretiens familiers & aux railleries.

Causer, signifie encore parler trop, ou indiscrètement ; lâcher quelque parole qui fait découvrir un secret. Garrire, loqui temerè, inconsultè. Ne dites rien devant cet homme-là, c’est un homme qui cause, qui est sujet à causer. Les femmes n’ont pas la force de se taire : elles ont une furieuse démangeaison de causer. Bouh.

Causer, signifie aussi, médire, parler avec malignité. Maledicere, conviciari. Cette femme à une réputation douteuse ; on en cause.

Causer, en termes de Fauconnerie, exprime le son des perroquets & des pies. Loqui. On dit causer des perroquets & des pies. Fault.

On dit proverbialement qu’une personne cause comme une pie borgne ; qu’elle cause quand elle a les pieds chauds ; pour dire qu’elle parle trop.

Causé, ée. Part.