Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CASTILLAN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 309).
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CASTILLAN, ANE. s. & adj. Qui est de Castille, natif, ou native de Castille. Mouillez les deux ll dans la prononciation. Castellanus, a. Les Castillans sont graves, sérieux, fermes, constans, fidèles. La nation Castillane a donné à son Roi pendant la guerre, qui finit l’an 1714, le plus bel exemple de fidélité dont l’histoire ait parlé. La langue Castillane a beaucoup de majesté.

Castillan. s. m. Langue Castillane. Castellana lingua. Un Cavalier Espagnol soutint un jour hautement dans une bonne compagnie que le castillan étoit la langue naturelle de Dieu. Comme dit un jour un savant Cavalier de ce pays-là, qui soutint hautement dans une bonne compagnie, qu’au Paradis terrestre le serpent parloit anglois, que la femme parloit italien, que l’homme parloit françois, mais que Dieu parloit espagnol. Bouhours. Il n’y a rien de plus pompeux que le Castillan, il n’a presque pas un mot qui n’enfle la bouche, ou qui ne remplisse les oreilles. Idem.

Castillan. s. m. Voyez Castellane, monnoie dor.

Castillan. s. m. Nom d’un poids d’Espagne. Le castillan est la centième partie d’une livre d’Espagne, qui est environ d’un 6e & 3 quarts pour cent moins pesante que notre poids de marc ; en sorte que 117 marcs d’Espagne n’en font que cent dix de France. Le castillan se divise en huit tomines. Six castillans & deux tomines font une once espagnole. Centesima pars librœ Hispanicœ.