Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CASER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 299).
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CASER. v. n. Qui ne se dit qu’au jeu de trictrac ; pour signifier, faire des cases, accoupler des dames, en mettre deux sur la même flèche. Scrupos alios aliis supponere, ou uni laminæ duas imponere rotulas. La plus grande science du trictrac est de bien caser.

Ce verbe, suivant le premier sens qui se présente, signifie, faire des cases ; mais il se prend aussi pour cafer à propos, & l’on dit ordinairement d’un joueur qui place bien ses dames : cet homme-là case bien. C’est un grand avantage au trictrac que de savoir bien caser ; c’est-à-dire, que les habiles joueurs, par la parfaite connoissance qu’ils ont des hazards, que l’on court plutôt à une place qu’à une autre, savent choisir en jouant celles qui vraisemblablement leur seront plus avantageuses. L. S. Regardez toujours le jeu de votre homme, plutôt que le vôtre ; examinez quand il fait des cases, s’il case juste. Celui-là ne jouera jamais bien, qui ne considère point l’essence du jeu avant que de caser. Il faut donc, pour caser, examiner les coups qui sont pour ou contre vous. Pour bien caser à propos, & ne vous pas donner des obstacles, il faut, quand votre homme est fermé par en haut, ne pas vous presser de faire les cases baffes. Id.

Dans les vieilles coutumes, on disoit caser & acaser ; pour dire, donner quelque terre en fief ; d’où on a dit casement, chasement & chas ; pour dire, maison : & en latin on appelle casatus, un domestique, un vassal.