Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 248).

CAR. Conjonction causative qui rend raison de ce qui a été avancé dans la proposition précédente. Nam, enim, etenim. Ne faites pas cela, car Dieu le défend. Ses synonymes sont parce que, pour ce que, d’autant que, vû que, &c. Toutes les Lettres de Chancellerie se terminent ainsi ; Car tel est notre plaisir. Le mot de car ne se doit employer que de loin à loin. Voit. Qu’elle persécution le car n’a-t-il pas essuyée ! &, s’il n’eût trouvé de la protection parmi les gens polis, il étoit banni honteusement d’une langue à qui il a rendu de si longs services, sans qu’on sût quel mot lui substituer. La Bruy.

Car se prend substantivement en ces phrases familières. Ce Prédicateur fait retentir les voûtes des car & des mais. Ne me parlez jamais d’un si, d’un car, ni d’un mais. Cet homme barguigne trop ; il met trop de si & de car, trop de conditions en ce contrat.

Ce mot vient du Grec γάρ signifiant la même chose, comme disent Nicot & Henri Estienne. Mais Ménage le dérive avec plus d’apparence de quare, parce qu’on a écrit autrefois quar, & on dit encore cancan, au lieu de quamquam.