Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAMP

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 192).
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CAMP. s. m. Terrain où une armée s’arrête, se retranche, ou plante le piquet pour se loger en ordre. Castra. Il est quelquefois couvert d’un retranchement, quelquefois il se défend par le seul avantage du poste. On a fait aussi des fermetures de camp avec des chevaux de frise accrochés ensemble, comme faisoit le vieux Prince d’Orange, ainsi que témoigne Jean Errard. La tête du camp est le terrain qui fait face vers la campagne, où l’on monte le bivouac. Rhoë, en décrivant le camp du Mogol, dit qu’il a bien vingt mille d’Angleterre de circuit, & enferme plus d’espace que la plus grande ville de l’Europe ; qu’il est composé de huit cents mille hommes, & de quarante mille éléphans ; que toutes ses tentes sont dressées en quatre heures.

☞ On dit figurément, l’alarme est au camp, quand on craint quelque malheur ou quelque disgrace.

Aide de Camp. Voyez Aide. Maréchal de Camp. Voyez Maréchal.

Camp volant, est une petite armée composée de Cavalerie ou de Dragons ; on y joint quelquefois de l’Infanterie. Cette petite armée tient la campagne, & fait de continuels mouvemens pour surprendre quelques places de l’ennemi, ou le tenir en haleine, & l’empêcher de s’attacher à quelque entreprise. Expedita manus.

Camp, se prend quelquefois pour l’armée campée. Exercitus. Le camp est tranquille : tout le camp fut alarmé.

☞ On dit asseoir son camp, se poster. castra constituere, facere, locare, imponere, metari, ponere. Poser son camp en face d’un autre. Castra castris conferre, convertere. Faire des lignes autour de son camp. Castra vallo cingere. Faire la ronde autour du camp. Adequitare castra. Demeure ferme dans son camp. Insistere castris. Le ver le camp, changer de poste. Movere castra.

Camp, se dit aussi d’un lieu fermé de barrières, où combattoient les anciens Chevaliers dans les joutes & tournois. Arena. Il fut mis hors du camp. Il entra dans le camp. Juge du camp. Demander le camp.

Camp Prétorien, étoit chez les Romains une grande enceinte de bâtimens pour loger des soldats de la garde. Castra Prætoriana.

Les Siamois, & quelques autres peuples des Indes Orientales, appellent des camps, les quartiers qu’ils assignent aux nations étrangères qui viennent faire commerce chez eux.