Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAMOUFLET

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 192).

CAMOUFLET, s. m. Fumée qu’on souffle au nez d’un homme qui sommeille, par le moyen d’un cornet de papier allumé par un bout. Fumi in os inspiratio, insufflatio. Donner un camouflet. On disoit autrefois chaumouflet.

Borel dérive ce mot de mufle, parce que c’est une fumée épaisse qu’on souffle dans les narines, pour éveiller les gens endormis.

Camouflet, terme de guerre ; donner un Camouflet, c’est chercher à étouffer le mineur ennemi dans sa galerie.

Le Camouflet se donne de différentes façons en voici une assez usitée. Le mineur ou contre-mineur (car l’un & l’autre le pratique pour se défaire de son ennemi) perce la terre avec sa tarière, fait couler dans le trou une sarbacane ou canon de fusil ouvert par les deux bouts, dans l’intérieur duquel il a eu soin de mettre une composition de souffre, de poudre, &c. y ayant mis le feu, il souffle la fumée contre son adversaire, pour l’étouffer.

Camouflet se dit figurément d’un affront, d’une mortification que l’on reçoit. Il a reçu un vilain camouflet. Acad. Fr. Donner un camouflet à quelqu’un, se dit pour, lui faire quelques tours, lui jouer une pièce, lui faire une repartie vive & piquante. Il ne se dit que dans le discours familier. Richesource a intitulé un de ses livres : le Camouflet des auteurs.