Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CALER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 172-173).
◄  CALEPIN
CALERE  ►

CALER. v. a. Terme de Marine. Baisser les voiles. Vela dimittere, contrahere. On dit plus ordinairement, amener les voiles, que caler les voiles.

Ménage dérive ce mot de chalare, qui a été fait du Grec χαλᾶν, qui signifie la même chose. Isidore le dérive aussi de calare; Du Cange de l’Italien calare.

Cale tout, est un commandement de laisser tomber tout d’un coup ce que l’on tient suspendu. Dimittere.

Caler, en termes d’Architecture, c’est pour arrêter la pose d’une pierre, mettre une cale de bois mince qui détermine la largeur du joint, pour la ficher avec facilité. Hypomochlion subjicere, summittere assulam. Les Menuisiers, & les autres artisans qui se servent de cale dans leurs ouvrages, disent aussi caler. Voyez Cale.

On dit fugurément, il faut caler la voile y pour dire, céder, se soumettre. Cedere alicui, se submittere. Il est familier. On le dit même absolument, il faut caler.

Caler, signifie aussi, ôter la première peau des noix vertes. Decorticare, corticem avellere.

On ne fait où Furetière a pris le mot de caler en ce sens. On dit bien écaler des noix ; mais pour caler, on ne le trouve nulle part.

Caler (se), s’est dit autrefois pour se taire.

Moi cependant de me caler ;
Car que sert prêcher & parler
A ventre qui n’a point d’oreilles.