Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BUTER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 119).
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☞ BUTER. v. n. Fraper au but. Toucher le but. Collimare, Collincare. On le dit au jeu de paume & de billard, & à d’autre jeux où l’on bute, où l’on frappe au but.

Buter. (se) v. récip. Prendre une résolution ferme, se déterminer, s’arrêter à quelque chose. Je me bute à cela. Il se bute à l’exécution de cet acte.

Buter, (se) se dit aussi de deux personnes qui sont toujours opposées, contraires l’une à l’autre. Ces deux freres se buten, sont toujours butés l’un contre l’autre. Adversari.

Buter, se dit encore dans le figuré, pour tendre à un but, à une fin. C’est à quoi je bute. Ce Prédicateur bute à l’Evêché. Tout cela est du style familier.

Buter, en Maréchallerie, se dit d’un cheval qui a les jambes si foibles, que la moindre inégalité du terrein le fait broncher. Ce cheval bute à chaque pas dans le plus beau chemin. Voyez Broncher, Chopper.

Buter, terme d’Architecture, d’Agriculture & de jardinage. Voyez Butter.

BUTÉ, ÉE, part. Gens butés l’un contre l’autre, opposés l’un à l’autre.

Buté, signifie aussi, fixé à un certain point où l’on se tient opiniâtrement. Fixus, firmus, pertinax. Il a offert une telle solle de cette charge, il est buté là ; il n’en donnera pas davantage.

En terme de chasse, on dit qu’un chien est buté, lorsque la jointure des jambes de devant lui grossit. Tumens, tumidus, inflatus. Voyez Buture.