Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRODER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 84-85).
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BRODER. v. a. Enrichir une étoffe, une mousseline, &c. par plusieurs ouvrages de diverses figures qu’on fait dessus à l’aiguille. Acu pingere. On brode avec de l’or, l’argent, la soie, le fil, &c. On brode aussi les points, les dentelles, avec du fil & du cordonnet.

Le P. Thomassin dérive broder de l’hébreu barad, grêler, marquer de points, comme fait la grêle, parce qu’il y a quelque chose de semblable dans la broderie. Cela n’est point du tout vraisemblable. Broder vient de border. Voyez au mot Brodeur.

Broder, se dit figurément des embellissemens qu’on ajoûte à quelque sujet, à quelque matière, & particulièrement à un conte, quand on en altère la vérité pour le rendre plus agréable : ce qui se dit tant en bien qu’en mal. Adornare. Voilà l’histoire de N. je vous avoue que je l’ai brodée. Mlle L’Héritier.

Broder, se dit à peu-près dans le même sens en musique, de plusieurs notes que le musicien ajoûte à sa partie dans l’exécution, pour varier un chant souvent répété, pour orner des passages trop simples, ou pour montrer la légereté de ses doigts ou de son gozier.

BRODÉ, ÉE, part.