Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BREUIL

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 68).
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BREUIL. s. m. En termes d’Eaux & Forêts, se dit d’un bois taillis, ou buisson fermé de murs, ou de haies, dans lequel les bêtes ont accoutumé de se retirer. Lustrum. Dans la Coutume d’Anjou, est réputé, breuil de forêt, un grand bois marmenteau, ou taillis, ou buisson, où les grosses bêtes se peuvent retirer. Ce mot a formé plusieurs noms de lieux.

Le mot de breuil, pour dire bois, forêt, est fort commun en Poitou. Il vient apparemment de Broilum, qui se trouve en ce sens-là dans les Capitulaires de Charlemagne & de Charles le Chauve, & dans l’histoire de Luitprand. L’un des quartiers de la place de Venise s’appelle Broglio, parce qu’il y avoit autrefois un bois en cet endroit-là. Voyez le Dict. etymolog. de Ménage.

Ce mot vient de broilum, ou briolium, ou brolium, ou brogilum, selon Luitprand. On a dit aussi breil, & broillot & bruillet, bruillot, des petits bois ou brossailles qu’on avoit accoutumé de brûler afin de les défricher.

Breuils. Terme de Marine. Ce sont des cordes qui servent à trousser ou à bourcer les voiles, qu’on appelle autrement Carguesfond. Pomey dit qu’on les appelle aussi Brouils, Martinets, Garcettes. On dit aussi breuiller les voiles, ou les brouiller, pour dire les carguer, ou les trousser. Voyez Carguer.