Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRETELLE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 58).

BRETELLE. s. f. Ce qui sert à attacher, sur les épaules, des hottes, des crochets, des bars, des brouettes, ou autres choses propres à porter des fardeaux. Funales habenæ dossuarii corbis. Ce sont deux sangles, ou deux bandes de cuir ou de grosse étoffe, chacune large de deux pouces, & longue d’environ une demi-aune : on les attache par un bout vers le milieu de la partie platte de la hotte, afin que chacune faisant le tour d’une des épaules, & passant par dessous les aisselles, elles viennent s’accrocher par leur autre bout, qui a une boucle, à deux bouts de bâton qui sortent exprès du bas de la hotte, & qu’ainsi la hotte tienne ferme sur les épaules. Il en est de même à proportion aux crochets. Prenez garde que les bretelles de votre hotte soient assez fortes pour ce fardeau. Ces bretelles sont trop petites, trop courtes.

Borel le dérive de βρίθω, c’est-à-dire, je charge.

Bretelle, est aussi un terme de Rubanier ; & il signifie un tissu pour soutenir le corps du Rubanier lorsqu’il travaille, de peur qu’il ne tombe en devant.

Bretelles, au pl. signifie encore un tissu de fil ou de soie, qui sert à soutenir les culottes des enfans, ou des hommes un peu gros.

On dit proverbialement, Il en a par-dessus les bretelles, ou jusqu’aux bretelles ; pour dire, il en a par-dessus ses forces, au-delà de ce qu’il peut porter. Ce qui se dit de toutes sortes de méchantes affaires, mais plus ordinairement lorsque quelqu’un a bû trop de vin.

Bretelles. s. f. pl. signifie encore dans le tarif de la Douane de Lyon, ce qu’on nomme à Paris, des charges ou paniers de verre.