Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRASSARD, BRASSART ou BRASSAR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 46).

☞ BRASSARD, BRASSART ou BRASSAR. Le premier est le plus usité. Les Vocabulistes copiant fidellement l’Académie, disent que c’est la partie de l’armure d’un homme de guerre, servant à lui couvrir le bras. Cela est vrai ; mais mal dit. On ne dit point l’armure, mais les armes d’un homme de guerre, en parlant en général de ce qui lui sert dans le combat : armure ne se dit qu’en détail. Armure de tête, armure de cuisse, armure de bras. Voyez Armure. Ainsi il faut dire que le Brassard est non pas une partie de l’armure, mais simplement est l’armure du bras d’un Gendarme, d’un homme de guerre. Brachiale. L’ancienne Gendarmerie portoit des brassards. L’infanterie suisse porte encore des brassards ; ce sont seulement les piquiers. Pour armes défensives, au lieu de jacques de maille, dont on s’étoit servi long-temps, les cavaliers prirent vers l’an 1300 une cuirasse, des brassards, des cuissards, des jambières & des gantelets. Le Gendre.

Brassard, est aussi un instrument de cuir, long environ d’un pied : il est rond & creux, afin qu’on puisse y passer le bras : on s’en sert en jouant au balon pour le pousser avec plus de force, & pour ne se point blesser, ce qui arriveroit, si en poussant on rencontroit l’ouverture du balon, où il y a un morceau de bois avec une soupape. Brachiale lusorium, coriaceum.

☞ On se sert aussi dans les Verreries de brassards faits de vieux chapeaux, dont on se couvre le bras droit jusqu’au coude, afin de pouvoir soutenir le manche des pelles, quand il est trop chaud.