Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOURRASQUE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 17).
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BOURRASQUE. s. m. Tempête soudaine & violente qui s’éleve, soit sur la mer, soit sur la terre, & qui dure peu. Tempestas, turbo, procella. Nous fîmes voile au matin par un doux vent, qui se changea sur le midi en une violente bourrasque. Ablanc. La mer avec ses tempêtes & ses bourrasques, est plus agréable qu’une eau tranquille. M. Scud.

Ce mot vient de l’italien burrasca, signifiant la même chose. Ménage.

Bourrasque, se dit figurément d’une émotion populaire qui fait beaucoup de bruit, & qui dure peu. Il ne faut qu’avoir patient, & laisser passer ces bourrasques. On le dit aussi des caprices & de la colère de quelqu’un qui menace, qui fulmine. Il a quelquefois des bourrasques insupportables. Je ne veux point essuyer ses bourrasques ; c’est-à-dire, ses humeurs bourrues & emportées.

Il se dit aussi d’un malheur, d’un accident fâcheux, d’un redoublement subit de quelque mal, & de peu de durée. Il ne se peut qu’il arrive dans notre vie des bourrasques & des tempêtes, puisque nous faisons tous notre navigation sur une mer orageuse. Ab. d. l. Tr.

Bourrasque, se dit encore d’une révolution d’humeur ou façon de penser, qui rend maussade. Morositas. J’ai beaucoup à souffrir ses bourrasques.

Bourrasque, se dit encore du désordre qui arrive dans le corps d’une personne, par quelque mal, ou quelque remède violent. L’émétique cause quelquefois d’étranges bourrasques. Il se trouve très-foible & très-abbattu par cette bourrasque. Dom Quichote.