Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOUILLONNER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 992).
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☞ BOUILLONNER. v. n. Qui se dit des eaux & des autres liqueurs qui sortent, ou qui s’élèvent par bouillons, soit par la violence de leur propre mouvement, soit par l’action du feu, soit par l’action de quelque autre agent. L’eau bouillonne en sortant de sa source. Uundante scatebia emicare. Le sang bouillonne en sortant de la plaie. L’eau bouillonne sur le feu. Ebullire, in bullas erumpere.

Tout mon sang que noircit un si honteux outrage,
En frémit de colère, en bouillonne de rage.

Corneille.

Bouillonner. v. a. Terme de Boutonnier. C’est enjoliver un bouton avec du bouillon, qui est un fil d’or roulé sur un autre, le plus pressé qu’il se peut, retiré de dessus celui qui lui servoit de patron.

On dit aussi, selon Liger, le vin bouillonne, en parlant de la fermentation du vin nouveau, quand on l’a mis dans la cuve, dans les muids, ou poinçons : mais apparemment c’est dans l’Auxerrois qu’on parle ainsi ; car ailleurs on dit, le vin bout.

Bouillonner, se dit quelquefois pour prendre des bouillons. Ce malade a bien bouillonné pendant sa maladie. C’est un terme populaire.