Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BLESSURE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 931).
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BLESSURE. s. f. Plaie, contusion, ☞ impression que fait un coup qui entame ou qui meurtrit les chairs. Vulnus, plaga. Ce brave est mort de ses blessures. Ce Capitaine prouve sa valeur par les marques des blessures qu’il a reçues. Ses blessures sont larges & profondes, mais elles ne sont pas mortelles. Il s’est chargé de blessures pour vous gagner des batailles. Vaug. Il étoit extrêmement affoibli de la blessure qu’il avoit reçue. Id.

Blessure, se dit aussi figurément ☞ des choses qui offensent l’honneur, la réputation, & de la violente impression que les passions font sur l’ame. Je suis assez embarrassé à guérir les blessures de la République. Si vous méprisez cet ouvrage, il ne va pas jusqu’à vous ; & cette langue pleine de venin ne vous a point fait de blessures. Maug. Vos corrections devoient être des blessures de charité, & non pas de haine. Nic. Si vous voyez cette femme, vos blessures ne manqueront pas se r’ouvrir. S. Evr.

Morbleu, ce sont pour moi de mortelles blessures,
De voir qu’avec le vice on garde des mesures. Mol

Une action lâche est une blessure à l’honneur. L’amour fait souvent de grandes blessures dans le cœur. J’ai montré mes blessures aux deux mers d’Italie. Main.