Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BLASPHÉMER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 926).
◄  BLASPHÈME
BLASTENGE  ►

☞ BLASPHÉMER. v. n. Proférer un blasphème, des blasphèmes. Atroces in Deum voces jactare, impia in Deum verba proferre, profundere. Vous blasphémez. Vous ne sauriez dire cela sans blasphémer. Blasphémer contre Dieu.

☞ On l’emploie quelquefois activement. Parler ainsi, c’est blasphémer le saint Nom de Dieu.

Blasphémer, se dit quelquefois dans un sens plus étendu, pour médire, dire du mal de quelqu’un. Maledicere. C’est ainsi que saint Paul le prend sans son Épître à Tite, C. III, v. 2. Avertissez-les… de ne parler mal de personne. Bouhours. Il y a dans le grec & dans la Vulgate, de ne blasphémer personne. Saint Augustin le prend encore dans ce sens au second livre des mœurs des Manichéens, C. II. On dit non-seulement blasphémer quelqu’un, ou quelque chose, mais encore blasphémer contre quelqu’un, ou contre quelque chose. Ils blasphèment contre la Majesté souveraine. Bouh, Saint Jude, v. 8. Pour eux, ils blasphèment contre tout ce qu’ils ignorent. Id. Ibid. v. 10.

Blasphémer, se dit dans les mêmes sens que blasphème. Voyez ce mot.

Nicot dérive ce mot du grec, βλάπτειν φήμην, c’est-à-dire, blesser l’honneur & la réputation. Eustathius le dérive de βάλλειν ταῖς φήμαις, attaquer par ses discours.