Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BETRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 877).
◄  BÉTON
BETTE  ►

BETRE. s. f. Terme de Botanique. Quelques-uns donnent ce nom au bétel, dont il est parlé ci-devant : d’autres le donnent à une autre plante, qu’ils appellent poivre long du Brésil. C’est un arbrissau haut de quatre ou cinq pieds : sa tige est droite, noueuse, de la grosseur du doigt, d’un vert pâle, & marquetée de petits points blancs. Dans sa partie supérieure à l’endroit de quelques nœuds elle jette des branches qui sont aussi noueuses & de la même couleur. Il sort à chacun de ces nœuds une feuille longue de cinq ou six travers de doigt, & de la figure de la langue, d’un vert pâle, tirant sur le jaune, & de l’épaisseur des feuilles de laurier. Il y a aussi à chacun de ces nœuds un chaton long d’un ou deux doigts, & gros comme une plume de cigne. Sa semence est oblongue, noirâtre, & d’une odeur forte comme le gingembre, mais insipide, & de nul usage : elle a la forme de poivre long. Le bois de la tige est spongieux. Sa racine a quelque chose d’aromatique : elle a le goût, la couleur & l’odeur du gingembre, surtout quand elle est récente. On s’en sert pour apaiser les douleurs, pour dissiper les vents, & les tumeurs des pieds qui vient par le froid. Voyez Marcgrave, de qui tout ceci est tiré.