Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BEAUCE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 822-823).
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BEAUCE, ou BEAUSSE. Province de France que les Modernes appellent Belsia, & les Auteurs plus anciens Belsa. L’ancienne Beauce n’avoit pas les mêmes limites que la Beauce a présentement. Quelques uns la resserrent entre Etampes & l’Orléanois. D’autres la divisent en trois parties ; la Beauce Chartraine, Belsia Carnutensis ; la Beauce Dunoise, Belsia Dunensis ; la Beauce de Pluviers, ou Pithiviers, Belsia Pitivarensis. D’aures y comprennent le pays Chartrain, l’Orléanois, l’Anjou, le Maine & la Touraine ; c’est-à dire, tout ce qui est entre l’île de France, la Normandie, la Bretagne, & la rivière de Loire. Mérula la divise en trois. 1°. La Beauce supérieure, qui commence au bourg d’Ablys, & s’étend vers Chartres & au-delà. 2°. La Beauce moyenne s’étend à droite & à gauche de la Loire, depuis Remorentin jusqu’à Vendôme, & depuis Châteaudun jusqu’à la Touraine. 3°. La Beauce inférieure qui n’est qu’une grande & vaste plaine, occupe la partie orientale depuis Etampes jusqu’au Sénonois du côté de l’Orient, & du côté du Midi jusqu’à Orléans. Aujourd’hui la Beauce, en la prenant en général, comprend le pays Chartrain, le Dunois, le Vendômois, & la partie de l’Orléanois qui est au Nord de la Loire. Dans un sens plus particulier elle ne comprend que le pays Chartrain. Maty. La Beauce dans les Cartes de l’Académie des Sciences, a la figure d’un triangle, dont la base appuie sur la Loire, & dont la pointe aboutit entre le Perche & l’île de France, ayant le Gâtinois au Levant, la Sologne au Midi, une partie de la Touraine & du Maine avec le Perche au Couchant. La Beauce propre, ou particulière, est une petite Province dépendante du Gouvernement général d’Orléans ; elle est renfermée entre l’Orléanois propre, le Blaisois, le Perche & l’Île de France. Maty. Chartres en est la capitale. Quelques-uns y mettent même Etampes, & ils la confondent avec le pays Chartrain. Id. Ce mot est venu en usage dans la langue en ces proverbes. C’est un Gentilhomme de Beauce, qui se tient au lit quand on refait ses chausses ; pour marquer que la Noblesse de ce pays est fort pauvre. Des plaines de Beauce ; pour dire, fort étendues, à cause que ce pays est fort uni & sans arbres.