Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BADIN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 694).
BADINAGE  ►

BADIN, INE, adj. Folâtre, enjoué, qui s’amuse à des bagatelles. Nugator, joculator. Les enfans sont naturellement badins. Il n’y a rien de plus agréable qu’un amour badin. Il avoit un tour admirable dans son esprit enjoué & badin. Rab.

☞ On dit substantivement, c’est un badin, un petit badin, un aimable badin.

Ce mot, selon M. Huet, vient de l’hébreux בדים menteurs, qui se dit particulièrement des Astrologues ou du Chaldéen בדין, devins.

Badin, ine, se prend aussi pour sot, ridicule. Ineptus. Il nous vient étourdir de ses contes badins. Mol.

Badin, s’est pris substantivement pour dameret, damoiseau, jeune homme affecté dans sa politesse & ses manières. Il fait beau voir un homme si crotté & si mal peigné que toi, parler des affaires de la Cour, comme feroit le plus fringant dameret, & le plus frisé & empoudré badin de tous ceux qui la fréquentent. Mascur. Aujourd’hui on ne parleroit pas ainsi.