Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AVERTIR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 634).

AVERTIS. v. a. Apprendre à quelqu’un une chose qu’il lui importe de savoir, que nous ne voulons pas qu’il ignore ou qu’il néglige. Admonere. Cet espion avertit de tout ce que les ennemis entreprennent. Il faut l’avertir sans cesse de penser à ses devoirs. Un ami qui nous avertit judicieusement de nos fautes, est un bien inestimable. S. Evr. Les grands admirateurs sont de si sottes gens, qu’ils ont souvent besoin qu’on les avertisse quand il faut rire. Id. La mort qui nous avertit tous les jours du peu de temps que nous avons à jouir des biens fragiles du monde, ne modère point nos empressemens. P. Gail.

On dit en général qu’un homme est bien averti ; pour dire, qu’il est bien informé de ce qui se passe.

AVERTI, IE. part. Admonitus.

On appelle au Manége, un pas averti, ou un pas écouté, celui qui est réglé & soutenu, un pas d’école.

On dit en proverbe, qu’un averti en vaux deux ; pour dire, qu’un homme instruit, a un grand avantage, & qu’il est dangereux d’attaquer un homme qui est sur ses gardes. Avertir quelqu’un de son salut ; pour dire, lui apprendre une chose qui décide de toute sa fortune.

Avertir un cheval. Terme de Manégé. C’est le réveiller au moyen de quelques aides, lorsqu’il se néglige dans son exercice.