Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ATTAQUE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 602-603).
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ATTAQUE. s. f. ☞ Aggressio. Action par laquelle on attaque l’ennemi. Effort ou tentative qu’on fait pour repousser l’ennemi ou pour se rendre maître d’un poste. Attaque fort vive & imprévue. L’attaque a été chaude, pour dire que le combat a été rude & sanglant. Les ennemis furent repoussés dès la première attaque.

☞ On le dit particulièrement d’un assaut donné à une ville. Oppugnatio. Aller à l’attaque d’une place. Donner une attaque générale. On fit trois attaques, deux fausses & une véritable. Plusieurs Auteurs ont écrit de l’attaque, & de la défense des places. On dit, commencer, entreprendre, donner, soutenir une attaque.

Attaque, se dit aussi des tranchées & des travaux qu’on fait pour approcher d’une place. Oppugnatio. L’attaque de la droite sur plutôt achevée que celle de la gauche. On dit aussi, emporter une place par de droites attaques, c’est-à-dire, dans les formes, & par des travaux réglés, au lieu de la prendre par insulte. Fausse attaque, est un travail que l’on pousse seulement pour obliger les assiégés à partager leurs forces.

Attaque brusquée, ou d’emblée, est celle que l’on fait sans observer toutes les précautions & les formalités qui s’observent ordinairement dans un siége réglé.

Attaque de front, est celle qui se fait sur le devant ou la tête d’une troupe.

Attaque de flanc, est celle qui se fait sur le flanc ou le côté d’une troupe, d’une armée.

Attaque, dans le sens figuré, signifie certaines paroles dites exprès pour sonder les intentions de quelqu’un, pour le disposer à accorder quelque chose, ou pour le piquer par quelque reproche. Il m’a déjà donné quelque attaque là dessus. Il n’osoit s’expliquer ouvertement, mais il lui faisoit tous les jours quelque attaque. Toutes vos attaques seront inutiles.

Attaque, se dit aussi figurément pour atteinte, insulte. Oppugnatio. Le riche est exposé aux attaques du Démon. Maucroix. Les grands hommes cèdent quelquefois aux plus légères attaques, & il y a toujours dans leur ame quelque endroit mal gardé. Vill.

Attaque, se dit encore figurément en Médecine, du commencement d’une maladie, d’un accès ou paroxysme. Morbi tentatio. Attaque de goutte, de paralysie.

Attaque, en escrime. C’est un mouvement que l’on fait pour ébranler l’ennemi, afin de le frapper pendant son désordre. Encyc.