Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ASSAILLIR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 560).

ASSAILLIR. v. a. Aggredi, Adoriri, Oppugnare, Invadere. Ce mot est un peu vieux : mais comme de bons Auteurs l’emploient, on croit qu’on le peut employer aussi à leur imitation ; & principalement dans le figuré, dont on peut voir plus bas les exemples. Voici comme il se conjugue : J’assaille, tu assailles, il assaille ; nous assaillons, vous assaillez, ils assaillent. J’assaillois. J’assaillis. J’assaillirai. Que j’assaille. Que j’assaillisse. J’assaillirois. Il signifie, attaquer vigoureusement en se jettant dessus, & comme en sautant. Cette place fut assaillie & emportée en plein, jour : elle fut assaillie de nuit, & escaladée. On l’assaillit lorsqu’on s’y attendoit le moins. Mon ennemi m’assaillit en traître par derrière. Ce mot vient de adsalire, qui se trouve dans la Loi Salique, & ailleurs. Ménag. Nicod le dérive de afflare.

Assaillir, se dit aussi des armées & des particuliers. C’est un bon partisan, qui est allé assaillir les ennemis jusque dans leur camp, jusque dans leurs quartiers. J’ai vu commencer la querelle, c’est celui-là qui a assailli, qui a été l’aggresseur. On le dit aussi des bêtes. Les loups affamés viennent assaillir les hommes.

Assaillir, se dit aussi en Morale, en parlant de l’attaque des passions, des maladies, & des autres accidens de la fortune. Les esprits foibles se laissent