Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARRHER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 526).
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ARRHER. v. a. Donner des arrhes. Arrham dare. Il a peu d’usage. Les Ordonnances de Police défendent à tous marchands & regrattiers d’aller au-devant des laboureurs, & marchands forains pour arrher les grains & les marchandises, & de les acheter avant que d’être arrivées sur les ports. L’auteur du Traité de la Police écrit arrer. Arrer des grains, dit il, c’est acheter des grains en vert, ou sur pied, & avant la récolte. Segetem ad’huc slantem emere. ☞ Arrher des marchandises, c’est s’en assurer en donnant des arrhes.

Une Ordonnance de Henri III, de 1577, défend aux marchands d’acheter des grains en vert, ni iceux arrer avant la cueillette. Une Ordonnance de Louis le Grand de 1699, dit enarrher, & enarrhement, ou enarrer, enarrement. Racheter en argent, ou permuter en autres espèces la dixme de blé, ou en composer pour les années futures, se nommoit à Rome adærari ; d’où le mot d’arrer, dont nous nous servons à peu près dans la même signification, a pu tirer son orihine. De la Mar.

ARRHÉ, ÉE. part.