Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARPAGE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 517-518).

ARPAGE. s. m. Arpagus. C’est dans les anciennes inscriptions un enfant mort au berceau. C’étoit l’usage parmi les Romains de ne point faire de funérailles pour les enfans qui mouroient au berceau ; l’on ne brûloit point leurs corps, & l’on ne leur dressoit ni tombeau, ni épitaphe, ce qui a fait dire à Juvénal

Terra clauditur infans
Vel minor igne rogi.

On brûla dans la suite les corps des enfans qui avoient vécu 40 jours, & à qui il avoit poussé quelques dents. Ces morts étoient appelés des rapts. Le mot Arpagi signifie la même chose en grec, & Eustathius nous apprend que c’étoit la coutume des Grecs aux funérailles des enfans, de ne les célébrer ni de nuit, ni au grand jour, mais au lever de l’aurore, avant que le soleil parût, ce qu’ils appeloient le rapt du jour ; Ἡμέρας ἀρπαλίω. Menestr. Hist. de Lyon, p. 57.